Cinq conseils pour rendre votre potager plus résistant

Trop de pluie ou trop de soleil; qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer au potager ?

Les aléas du changement climatique rendent les saisons de moins en moins prévisibles.  Les étés pluvieux et froid succèdent aux étés caniculaires et secs. Le jardinier aguerri doit s’adapter constamment. 

Nous parcourrons ici 5 facteurs essentiels pour assurer une résilience maximale à nos cultures.

1. L’état du sol

Une terre bien drainée permettra de faire face plus facilement à un excès d'humidité. L’eau peut y pénétrer en profondeur et fournir à la plante ce dont elle a besoin.

Un légume est plus résistant lorsque ses racines se développent en profondeur. Il est alors moins sensible aux variations de température et d’humidité.

Un excès d'eau provoquera la pourriture de la plante ou son étouffement (les racines, dans un sol gorgée d'eau, ne disposeront plus de l'oxygène nécessaire à leur croissance.


2. Le soleil et la chaleur

En semant dans les bonnes conditions, vous évitez les déconvenues. En cas de météo changeante, pensez toujours à ce dont la plante a besoin.

Certains légumes n’apprécient pas la chaleur et la sécheresse, comme le radis ou l’épinard. C’est pour cette raison qu’on conseille de les semer au printemps et à la fin de l’été. Certains été plus frais sont plus propices à des semis de juillet ou d'aout.

Les légumes-racines (carottes, betteraves, navets, radis) et bon nombre de légumes à feuilles (comme la laitue, l’épinard, la roquette, le persil, les bettes, le cresson de jardin) n’aiment pas le plein soleil qui provoqueront leur montée en graine.

Quant aux légumes du sud (comme la courgette, la tomate ou l’aubergine), ils ont besoin de soleil. De même, la tétragone ou le haricot nain vert ont besoin d’une terre chaude (15°) pour germer.

3. L’eau et l’arrosage

L'eau est évidemment indispensable à la bonne croissance des plantes et à la germination des semis. Mais encore faut-il arroser correctement. Si, en la touchant, vous sentez que la terre est humide à 10 cm de profondeur, pas besoin d’arroser davantage. De manière générale, n’arrosez jamais le feuillage des plantes, vous risquez de le rendre plus sensible aux maladies.

Lors d'un été très sec, c’est tout le contraire qui se produit : les tomates plantées à l’extérieur sont magnifiques alors que celles cultivées en serre ont fort souffert de l’excès de chaleur. Les fleurs ont eu du mal à se transformer en fruit car le pollen s’est asséché, et la plupart des fleurs sont tombées car elles étaient desséchées. Ce n’était pas une question d’eau, mais bien de chaleur. Tout n’est donc qu’une question de dosage…


4. Les ravageurs

Lorsqu’on constate leurs dégâts, il est difficile d’apprendre à vivre avec les ravageurs sans vouloir les exterminer à tout prix. Pourtant, la plupart sont bien plus utiles qu’on ne le croit. Le meilleur exemple est la limace qui fut si envahissante cet été. Elle aide à maintenir le sol vivant en consommant les matières végétales de votre paillis et les petits animaux morts. Il faut donc essayer d’intervenir avec modération pour limiter sa présence grâce à des méthodes naturelle, sans l’éliminer complètement.

Ce mollusque a besoin d’humidité pour produire la bave qui l’aide à se déplacer. Lorsque la météo est pluvieuse, il est préférable d’attendre que le sol se réchauffe et devienne plus sec avant de semer afin d’éviter qu’il ne s’attaque d’abord aux semis et aux jeunes pousses repiquées. En diversifiant le contenu et en plantant des aromatiques comme du thym, du romarin, de la sauge vous créez une barrière odoriférante naturelle qui l’éloignera. Et en paillant le sol avec des matières végétales diverses vous favorisez la présence de ses prédateurs naturels, comme les oiseaux, les hérissons et d’autres insectes vivant dans le sol (carabes, staphylins, mille-pattes).

Les mauvaises herbes, plus joliment appelées herbes spontanées, poussent très bien dans des conditions humides. Certaines d’entre elles (pissenlit, chardon, liseron, renouée, rumex,) se plaisent dans un sol compacté, lourd et gorgé d’eau.  D’autres (renoncule, pâquerette) ont tendance à s’installer dans une terre acide. Vous pouvez pailler votre sol pour éviter que les pluies ne l’acidifient.


Souvenez-vous de ces gestes simples, pensez à aérer et pailler votre sol. Vous passerez moins de temps à lutter contre les mauvaises herbes.


5. L’idée ce n’est pas d’aller contre la nature mais de composer avec elle.

Un potagiste aguerri ne suit donc pas un calendrier de semis à la lettre. Il s’adapte à la météo. Il échelonne les plantations d’une même sorte de légumes pour étaler les récoltes et ne pas risquer de voir toute sa production détruite en une fois par un ravageur, la sécheresse ou la pluie. Il plante dans un sol aéré et vivant abritant une multitude d’insectes et de parasites qui nourrissent les ravageurs ou s’en nourrissent. Il diversifie le contenu en mélangeant les légumes aux aromates et aux fleurs pour créer un potager résilient, c’est à dire résistant.

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